Indholdet på denne side vedrører regeringen Anders Fogh Rasmussen I (2001-05)
Speech

Discours du Premier ministre danois, au Parlement européen, à l’occasion du débat sur l’élargissement, le 19 novembre 2002

Seul le texte prononcé fait foi

 

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Députés des pays candidats,
Mesdames et Messieurs les Membres de la Commission,
Mesdames et Messieurs,

C’est un grand plaisir pour moi d’être à nouveau, ici, au Parlement européen. Et c’est pour moi un plaisir tout particulier que le sujet qui est débattu aujourd’hui, l’élargissement de l’UE, soit le point le plus important à l’ordre du jour de la Présidence.

Je voudrais remercier le Parlement européen et son président, Pat Cox, d’avoir créé le cadre de ce débat. C’est un événement particulier qu’aux membres du Parlement européen s’ajoutent aujourd’hui les parlementaires des pays candidats. Je ne saurais imaginer un point de départ plus distingué pour la phase finale des négociations d’élargissement, qui durera jusqu’au sommet de Copenhague, dans trois semaines.

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Notre débat aujourd’hui est un événement sans précédent. Il y a quinze ans seulement, il aurait été inimaginable. Un rêve. Aujourd’hui, il est une réalité. La chute du Mur était le résultat du désir de changement, exprimé par les populations d’Europe centrale et orientale. Les citoyens – à titre individuel et en général - exigeaient la liberté et la possibilité de forger une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs concitoyens.
Les populations se sont levées. Et la dictature brutale et inhumaine du communisme s’est effondrée. Le Mur est tombé, ouvrant une voie nouvelle à l’Europe.

L’élargissement est la voie de l’Europe vers l’avenir. Foncièrement, ce sont ces mêmes souhaits et forces qui ont renversé le Mur, qui portent l’élargissement. L’ambition d’un avenir commun de liberté, de paix et de prospérité.

Depuis près de dix ans, nous avons fait chemin ensemble. Vers l’élargissement. Nous n’avons pas toujours été d’accord sur tous les détails. Mais nous avons eu un objectif commun. Et cet objectif est maintenant à portée de la main.

C’est maintenant – et au cours des prochaines semaines – que toutes les parties concernées devront trouver un sursaut d’énergie final. Trouver les derniers compromis nécessaires et clore les négociations avec le premier groupe de pays candidats. C’est maintenant que nous devons tenir nos promesses. C’est maintenant que nous devons réunir l’Europe.

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Le mois dernier, lors du Sommet de Bruxelles, nous avons fait un pas en avant décisif dans le processus d’élargissement. Mais il nous reste un certain nombre de questions à éclaircir et auxquelles apporter une réponse. Permettez-moi de souligner deux choses :

Tout d’abord, Chypre. Récemment, le Secrétaire général de l’ONU a présenté une très vaste proposition de solution, équilibrée et juste, pour que l’île, de nouveau, soit réunie.
Au nom de l’Union européenne, je voudrais remercier Kofi Annan pour cette initiative en vue d’une solution pacifique à un conflit qui marque l’Europe depuis de nombreuses décennies.

J’exhorte toutes les parties concernées à saisir la possibilité exceptionnelle qui leur est offerte de parvenir à un règlement. De sorte que l’UE puisse accueillir en son sein une île réunie, au Sommet de Copenhague.

Ensuite, je voudrais souligner que l’élargissement que nous devons mettre en place au cours des semaines à venir, ne sera pas le dernier. La Bulgarie et la Roumanie sont deux pays qui, dans quelques années, nous l’espérons, deviendront également membres de l’Union.

A Bruxelles, nous avons décidé de soutenir ces deux pays dans leurs efforts en vue d’atteindre leur objectif d’adhérer en 2007. Le Sommet de Copenhague arrêtera des décisions concrètes quant à la manière de renforcer leur préparation à l’adhésion.

Le message adressé à la Bulgarie et à la Roumanie est clair. L’élargissement se poursuit. L’UE est ouverte à tous les pays qui souhaitent en devenir membres et qui satisfont aux critères d’adhésion.
La Turquie est un pays candidat. Mais les négociations d’adhésion avec elle ne sont pas encore engagées. La candidature de la Turquie sera, évidemment, traitée comme celle des autres pays candidats. Autrement dit, la Turquie devra remplir les critères politiques avant que les négociations d’adhésion ne puissent être entamées. La Turquie a déjà fait beaucoup en ce qui concerne le respect des critères politiques de Copenhague. J’invite ce pays à poursuivre le processus de réforme – en particulier en ce qui concerne la mise en œuvre pratique des réformes adoptées. Nous déciderons à Copenhague de la prochaine étape de la candidature turque.

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Nous avons trois semaines pour achever nos négociations avec les dix premiers pays. La Présidence et la Commission négocient avec ces pays candidats, sur la base du mandat clair qui nous a été donné à Bruxelles.

Ce sont des négociations ouvertes et justes. Quelques difficultés subsistent encore avec la plupart des pays candidats. Certaines questions doivent être élucidées. Cela est très naturel. Mais notre but est en vue. Et je suis fermement convaincu que les dix pays pourront conclure leurs négociations s’ils en ont la volonté politique.

La volonté d’aboutir à des résultats est nécessaire. Il semble déjà que l’ordre du jour du Conseil européen de Copenhague se complique.

Il est donc essentiel que le plus grand nombre de questions possible soient réglées avant cette réunion. C’est l’ambition de la Présidence d’achever les négociations avec autant de pays que possible avant le Sommet de Copenhague.

Ainsi ai-je exprimé qu’il ne sera pas possible de traiter tous les problèmes particuliers à chaque pays lors du Sommet de Copenhague. Les négociations seront closes avec les pays qui y sont prêts. Il ne peut en être autrement.
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L’élargissement est un avantage politique et économique décisif pour l’Europe. L’élargissement permettra une intégration plus étroite des économies européennes. Les échanges commerciaux et les investissements au-delà des frontières seront accrus. Tant les nouveaux que les actuels Etats membres auront tous la possibilité d’atteindre une croissance plus élevée grâce à l’élargissement. Nous gagnons tous dans le processus de l’élargissement.

Les dépenses directes pour les populations des actuels Etats membres seront très limitées et, de toute façon, ce sera un très faible tribut à payer pour assurer une Europe unie et pacifique à l’avenir. Pour le bien de nos enfants, de nos petits enfants et des générations qui les suivront.

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Je me réjouis d’avance du débat passionnant, qui va avoir lieu au Parlement aujourd’hui. J’espère qu’ensemble, nous adresserons un message clair aux populations et aux gouvernements d’Europe. Le message clair que le temps est venu de conclure les négociations du premier élargissement. Que l’objectif est en vue. Que toutes les parties doivent maintenant montrer qu’elles ont la volonté de prendre les dernières décisions déterminantes.

Merci, Monsieur le Président.